Abridged version
1 Introduction
The quantitative study of the fracturing heterogeneity allows us to obtain the modelling of both underground quarries stability and reservoir properties deduced from fracturing. The paper aims to give a quantitative method of fracturing analysis. This method is composed of three steps: (i) the knowledge of geological setting and topographic reading, (ii) geometrical analysis in situ and digital cartographic treatments, (iii) statistical data analysis.
Three underground limestone quarries of Gironde were chosen for this study: the quarries of Thau and Maison-Franche in the district of Gauriac and Saint-Germain-la-Rivière in the district of the same name (Fig. 1). They are localised in the ‘Calcaire à Astéries’ of Upper Oligocene in North-Aquitaine Basin. The fracturing network is linked to the main breakable and supple structures of Tertiary formations and Armorican and Variscan orogenesis directions (Fig. 1).
2 Different steps of digital treatments of fractures
Three steps are necessary to obtain the digital treatments of the fractures.
2.1 Definition of fractures types
This first step is based on the identification of two fracture types: (i)`old fractures’ the so-called ‘geological fractures’ linked to the local structural context (filled by red clay as ‘internal sediments’); (ii) ‘recent fractures’ mechanic fractures linked to the quarries exploitation. Stratiform karsts are geological fractures widened by the dissolution and placed as the stratification of limestone. Transverse karsts are placed perpendicular to the limestone stratification. Fig. 2 gives the relationship between different fracture types.
2.2 Acquisition and pre-treatment
The position, length and direction of fractures, in situ, is read on the topographic map of underground quarries. Different numerical data undergo three transformations: translation, scale change and rotation, so as to be included in the Lambert III geographical system. The representativeness of the analysed fractures is checked by comparing the experimental distribution of the fractures with a Poisson's statistical process [6]. Representativeness coefficient is >1 for the three studied quarries.
2.3 Spatial distribution and geometrical parameters
It allows us to measure different geometrical parameters of each fracture, such as: length, opening, direction, orientation, density, frequency and the spatial distribution (Figs. 3 and 4). The spatial distribution is defined by the compactness Ci (m−1), given by the relationship
3 Results and discussions
Fracturing networks of Thau and Maison-Franche belong to the same structural system (Table 2, Figs. 5A–5C). Class 2 (N131–134°) includes many karsts. It shows that fractures of this class serve as drainage channel during the post-Oligocene emersion of the limestone. In low fractures compactness area, the fracture average length is the most important. The passage from areas of strong compactness fractures to areas of weak compactness fractures in most cases corresponds to a progressive decrease in the apparent average length of the fractures. The geological fractures influence strongly the orientation of the mechanical ones. The comparison between the density maps of secant and non-secant fractures allows noticing that the secant fractures are essentially situated in the strong compactness areas of non-secant fractures. The most common value of the connexity is equal to 2. Furthermore, it never goes higher than 3.
Les caractères géométriques des fractures dans les trois sites étudiés.
Geometrical parameters of fractures in three studied sites.
1 Introduction
1.1 Objectif
L'étude quantitative de la fracturation offre un double intérêt pour la modélisation d'une part, de la stabilité des ouvrages souterrains, avec leurs conséquences sur la sécurité des biens et des personnes et, d'autre part, de l'écoulement dans un massif rocheux induit par la fracturation, avec leurs conséquences sur la diagenèse et les propriétés pétrophysiques.
1.2 Méthode
La méthode mise en œuvre comprend trois étapes : la connaissance du contexte géologique, le relevé topographique des carrières souterraines, l'analyse géométrique in situ et le traitement numérique cartographique et statistique des données. Cette recherche s'inscrit dans un contexte scientifique en plein développement : celui de la modélisation des propriétés géotechniques et réservoirs des roches. Actuellement, la modélisation de l'état de fracturation d'un massif est fondée sur deux approches. La première est la représentation synthétique d'un réseau de fractures intégrant un ou plusieurs caractères géométriques [4,7]. Cette représentation synthétique est simplifiée. La deuxième est l'analyse quantitative des caractères géométriques en utilisant des méthodes de traitement numérique d'image [3,5,8].
1.3 Contexte historique, géographique et géologique
Trois carrières souterraines de la Gironde ont été choisies : les carrières de Thau et de Maison-Franche, situées dans la commune de Gauriac, et de Saint-Germain-La-Rivière, localisée dans la commune du même nom. Les anciennes carrières souterraines en Gironde sont localisées principalement dans l'Entre-Deux-Mers et sur la rive droite de la Dordogne (Fig. 1). Plus de 2000 hectares de carrières souterraines sont répartis dans plus de 113 communes de la Gironde. Elles ont été ouvertes dans le calcaire à Astéries de l'Oligocène supérieur (Stampien) du bassin d'Aquitaine, dénommé « pierre de Bordeaux ». Il s'est formé durant la transgression de l'Oligocène supérieur I (≈32 Ma) au sein d'un système sédimentaire de plate-forme. La fracturation est liée aux principales structures de déformation souple et cassante des terrains tertiaires et de direction, armoricaine et varisque [1,9] (Fig. 1). Les accidents de direction armoricaine NW–SE sont bien développés dans la région (faille de la Gironde). Le Tableau 1 présente les caractéristiques géométriques et géotechniques des trois carrières souterraines.
Caractéristiques géométriques des trois carrières souterraines étudiées.
Geometrical parameters of three studied underground quarries.
Sites étudiés | Épaisseur du | Hauteur | Section des piliers | Taux de | Contrainte verticale | ||||||||
recouvrement (m) | des piliers (m) | (m2) | défruitement | statique (MPa) | |||||||||
min. | moy. | max. | min. | moy. | max. | min. | moy. | max. | (%) | min. | moy. | max. | |
Saint-Germain-La-Rivière | 3,0 | 4,4 | 7,2 | 2,1 | 3,2 | 4,4 | 6,6 | 19,1 | 69,9 | 63,0 | 0,2 | 0,3 | 0,5 |
Thau | 8,7 | 11,5 | 14,5 | 1,0 | 1,6 | 2,4 | 4,2 | 31,0 | 116,5 | 64,3 | 0,3 | 0,6 | 1,0 |
Maison-Franche | 4,6 | 8,6 | 10,9 | 0,6 | 1,4 | 2,6 | 4,5 | 18,9 | 127,8 | 70,6 | 0,2 | 0,5 | 1,2 |
2 Traitement numérique des segments–fractures
Trois étapes sont nécessaires au traitement numérique des fractures.
2.1 Typologie des fractures
La définition de la typologie des fractures analysées est basée sur deux notions : (i) les fractures anciennes dites « géologiques » (colmatées par des sédiments internes) et (ii) les fractures récentes dites « mécaniques », postérieures à l'ouverture des carrières liées à l'exploitation des carrières (Fig. 2). Les karsts stratiformes sont des fractures géologiques élargies par la dissolution et disposées parallèlement à la stratification du calcaire. Les karsts transverses se développent transversalement par rapport à la stratification. La Fig. 2 présente les différentes relations existant entre ces différentes typologies.
2.2 Acquisition et pré-traitement
Sur le terrain, la position, la longueur apparente et la direction sont relevées sur un plan topographique au e. Les fractures analysées sont toutes verticales. Représentée par un segment de droite S (x1,y1 et x2,y2), chaque fracture est définie par les coordonnées de son barycentre g (xg,yg). Pour passer à un système de coordonnées géoréférencées, les données subissent trois transformations : translation, changement d'échelle et rotation, en utilisant au moins trois points amers (Fig. 3). La résolution des transformations obtenues lors du traitement est de ±0,1 m. La représentativité des fractures analysées est vérifiée par le coefficient Rs, donné par la relation suivante [6] :
2.3 Paramètres géométriques et distribution spatiale
Différents paramètres géométriques ont été calculés, tels la longueur apparente et la direction α d'une fracture (Figs. 3 et 4). Les familles de fractures ont été définies selon leur direction par la méthode de l'estimation de la densité de « fenêtre mobile » [10]. En faisant varier la taille de la fenêtre (m), on s'assure de la stabilité des familles de fractures observées et on détecte les familles secondaires incluses dans les familles principales (Fig. 5A). La densité surfacique Dsi est exprimée en nombre Ni de fractures de la famille i, observées par rapport à l'unité de surface [2]. La fréquence des fractures Fi est définie par le rapport du nombre de fractures de la famille i sur le nombre total des fractures [2]. L'écartement moyen entre deux fractures est la distance entre leur barycentre [2]. La distribution spatiale est définie à partir de la notion de compacité des fractures Ci (m−1), donnée par la relation :
2.4 Connexité d'une fracture
Étant donné une fracture i, sa connexité est égale aux nombres de fractures i,j,k,l,…,n auxquelles elle est sécante (Fig. 4). La connexité est égale à 0 si la fracture i est isolée. La connexité est supérieure ou égale à 1 si la fracture i est sécante à une ou plusieurs fractures. Un algorithme est implémenté pour détecter la connexité des fractures et leur répartition dans l'espace.
3 Résultats et discussions
Les réseaux de fractures à Thau et Maison-Franche présentent les mêmes caractéristiques géométriques et appartiennent au même système de fractures (Tableau 2, Figs. 5A–5C). La famille 2 prédominante est fortement karstifiée, ce qui met en évidence les directions SE–NW (accident de direction armoricaine) de drainage karstique lors de l'émersion post-Oligocène du calcaire. Dans les cartes de compacité, les fractures s'organisent en champs de compacité forte, dont l'orientation est celle des familles principales de fractures. À Thau, les zones de compacité forte sont orientées N134° et N19° (Figs. 5D–5E). Le passage des zones de compacité forte aux zones de compacité faible correspond à une décroissance progressive de la longueur moyenne des fractures. Ainsi, à Saint-Germain-La-Rivière, la longueur moyenne des fractures est deux fois plus grande dans les zones à compacité faible. Les fractures géologiques contribuent fortement à l'orientation des fractures mécaniques. Il existe une bonne corrélation entre la direction des fractures géologiques et celle des fractures mécaniques. La comparaison des cartes de compacité des fractures non sécantes et sécantes permet de constater que les fractures sécantes sont localisées essentiellement dans les zones de compacité forte des fractures non sécantes. On peut penser que, dans les zones de compacité forte, les contraintes que le calcaire subit dépassent le seuil pour lequel les fractures non sécantes s'interceptent : elles créent de la même manière une connexité. La connexité ne dépasse pas 3, alors que la connexité égale à 2 est la plus représentée. À Thau et à Maison-Franche, les fractures sécantes sont principalement représentées dans la famille N131–134°. Dans la carte géologique, cette direction est celle de l'accident principal de la Gironde (Fig. 1).
4 Conclusion
Plus de 1000 fractures réparties dans les trois carrières ont été relevées directement sur le terrain, cartographiées et numérisées. Ces fractures affectent le calcaire oligocène d'Aquitaine. Elles sont de deux origines : géologique et mécanique. L'analyse de l'hétérogénéité de ces fractures est effectuée en utilisant l'analyse numérique par Systèmes d'Information Géographique (SIG) et en considérant la répartition spatiale de paramètres géométriques tels que l'ouverture, la longueur, la direction, l'orientation et le pendage des fractures, la distribution des familles de fractures, leur écartement et leur connexité.
L'évaluation quantitative de la géométrie et de la distribution spatiale du réseau de fractures reste une étape indispensable pour l'obtention de modèles de plus en plus réalistes de fractures.