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Comptes Rendus

Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties
Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 370-371.
Métadonnées
Publié le :
DOI : 10.1016/j.crvi.2012.03.007
Claude Debru 1

1 École Normale Supérieure, Collectif histoire-philosophie-sciences, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, France
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Claude Debru. Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties. Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 370-371. doi : 10.1016/j.crvi.2012.03.007. https://comptes-rendus.academie-sciences.fr/biologies/articles/10.1016/j.crvi.2012.03.007/

Version originale du texte intégral

Conclusion

Ce colloque, dont le programme a été élaboré par les membres du Comité Histoire des sciences et épistémologie de l’Académie des sciences, va par ses conséquences au-delà de son objet particulier, la médecine vétérinaire et son évolution depuis la fondation de la première école vétérinaire au monde en 1761, telles qu’elles sont retracées dans les contributions précédentes. En guise de conclusion et de prolongement, il est loisible de situer cette histoire particulière dans le cadre plus vaste du mouvement des Lumières, du projet à la fois scientifique, éducatif, économique, technique, et finalement social qui animait ses protagonistes à travers l’Europe, communiquant ainsi aux société européennes et au-delà d’elles une impulsion qui, tout en rencontrant inévitablement des obstacles de tous ordres et des circonstances parfois contraires, a fait sentir ses effets sur la longue durée et continue de le faire. L’exemple choisi, la médecine vétérinaire, avec ses incidences sur la médecine humaine, est un magnifique exemple pour mieux réaliser cela. Ce que le Colloque a brillamment démontré, c’est que l’optimisme actif, l’esprit novateur, la recherche de solutions pratiques et d’améliorations, la conviction intime, portée par l’esprit d’investigation scientifique et d’expérience, que nombre de problèmes pouvaient être résolus et nombre de situations améliorées, bref cet ensemble de dispositions formant un véritable état d’esprit, a puissamment contribué à la transformation des conditions matérielles de vie et des systèmes politiques sur le long terme. Ce que le Colloque permet de mieux découvrir, c’est à quel point cet « esprit des Lumières » n’était pas seulement porté par des hommes et des femmes dont la vocation était d’agir sur les esprits par la philosophie ou les lettres – et l’on sait à quel point ils furent efficaces à travers des controverses souvent passionnées. Ces écrivains, visionnaires ou polémistes, porteurs de valeurs et promoteurs de changements, par exemple éducatifs (on songe inévitablement au Rousseau de l’Émile), étaient les acteurs parmi d’autres d’un mouvement de fond de sociétés en évolution continue, particulièrement en expansion démographique.

En effet, le mouvement des Lumières était aussi porté, d’une autre manière, par certains administrateurs éclairés de l’Ancien Régime, proches de scientifiques et d’hommes de l’art, dont certains très éduqués, créateurs d’institutions et de sociétés, véritables acteurs capables d’influencer le cours des choses sur le long terme malgré les difficultés du moment. Le rôle immense des hommes de terrain, vrais réformateurs, en même temps que pragmatiques, possédant la capacité de mettre en œuvre les réformes nécessaires tout en étant extrêmement sensibles à la diversité des conditions de leur application, est un des apports principaux du Colloque, ainsi qu’une leçon à méditer, comme cela a d’ailleurs été relevé. Jusqu’à quel point les idées, valeurs et pratiques des Lumières peuvent-elles continuer à nous guider ? Cette question, aux multiples aspects, est maintenant posée.

Conclusion

The programme of this Colloquium was planned by members of the History of Science and Epistemology Committee of the Académie des sciences, whose insights allowed it to go beyond its particular theme, veterinary medicine and its evolution since the foundation of the first veterinary school in the world, which took place in 1761. Both the foundation and the subsequent evolution up to the twentieth century are described in the various contributions to the Colloquium. As a conclusion, and perhaps also as a continuation, it is possible to situate this particular history in the wider framework of the Enlightenment movement, of the scientific, educational, economic, technical, and finally social project, which animated its protagonists throughout Europe and gave an impulse to European society, and beyond, and which maintained its effects over a long period, continuing to do so today. This Colloquium demonstrates in a brilliant way that a form of active optimism, of innovative spirit, the search for practical solutions and improvements, a profound conviction, conveyed by the spirit of scientific investigation and experience, indicated that numerous problems could be solved and numerous situations could be improved; in a word, this set of dispositions constituted a true state of mind and contributed in a powerful way to the transformation of the material conditions of living and of political systems in the long run. What the Colloquium allows one to better discover is the extent to which this “spirit of Enlightenment” was not only conveyed by men and women whose vocation was to act on minds using philosophy or literature – and one knows how effective they could be, throughout often passionate controversies. These writers, visionaries or polemists, bearer of values and promoters of change, for instance, in education (and one thinks of Rousseau in his book, Emile) were actors, among others, in a profound movement of societies in a continuous change, particularly, demographic expansion.

Indeed, the Enlightenment movement was also carried, in another way, by a certain number of enlightened administrators of the Ancien Régime, who were close to the scientists and technicians, some of them endowed with an excellent education, creators of institutions and societies, true actors able to influence the course of events on the long term, in spite of momentary difficulties. The immense role of these “hommes de terrain”, true reformers, having pragmatically oriented minds, and endowed with the ability to effect the necessary reforms, while being extremely sensitive to the local conditions of their application, is one of the most positive aspects of the Colloquium, and a lesson to be learned, as was mentioned in several contributions. To what extent can the ideas and practices of the Enlightenment continue to guide us? This question, with its multiple aspects, deserves to be posed.

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.


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