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Comptes Rendus

Article de recherche
Jean Aubouin et les chaînes de montagnes : des observations aux synthèses. L’itinéraire scientifique d’un géologue au rayonnement international
Comptes Rendus. Géoscience, Online first (2024), pp. 1-19.

Résumés

L’itinéraire scientifique de Jean Aubouin s’inscrit sur plusieurs décennies depuis 1950. Différentes périodes s’individualisent, mais la cohérence de la démarche concernant la connaissance des chaînes de montagnes et des processus orogéniques apparaît nettement. Après une période de recherche des grandes règles d’organisation des orogènes, l’émergence de la théorie de la Tectonique des Plaques a conduit Jean Aubouin à se tourner vers les océans. Le retour vers la lithosphère continentale s’est réalisé en partie par l’intermédiaire de ses élèves. Ses nombreuses responsabilités, son élection à l’Académie des Sciences, puis sa présidence, n’ont pas entamé sa volonté de poursuivre ses recherches sur l’orogenèse.

Jean Aubouin’s scientific itinerary spans many decades since the 1950s. Several periods can be recognized in this research continuum, but the consistency of the approach to understand mountain ranges and orogenic processes is a striking feature. After an attempt to decipher the main operating rules of orogens, the emergence of Plate Tectonics theory led Jean Aubouin to turn to the Oceans without neglecting the continents, party carried out by its first and second generation “pupils”. His many responsibilities, his election to the Academy of Sciences, then its presidency, never affected his determination to continue his research on orogeny.

Métadonnées
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Accepté le :
Première publication :
DOI : 10.5802/crgeos.211
Mot clés : Chaînes de montagnes, Géosynclinaux, Tectonique des plaques, Ophiolites, Chaînes téthysiennes, Arcs Ouest-Pacifique, Cordillères Est-Pacifique
Keywords: Mountain belts, Geosynclines, Plate tectonics, Ophiolites, Tethyan orogens, W-Pacific island arcs, East-Pacific cordilleras
Jacky Ferrière 1 ; Michel Faure 2

1 Univ. Lille, CNRS, Univ. Littoral Côte d’Opale, UMR 8187, LOG, Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences, F 59000 Lille, France
2 Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (ISTO), UMR 7327-CNRS/Université d’Orléans/BRGM, 1A Rue de la Férollerie, CEDEX 2, 45071 Orléans, France
Licence : CC-BY 4.0
Droits d'auteur : Les auteurs conservent leurs droits
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Jacky Ferrière; Michel Faure. Jean Aubouin et les chaînes de montagnes : des observations aux synthèses. L’itinéraire scientifique d’un géologue au rayonnement international. Comptes Rendus. Géoscience, Online first (2024), pp. 1-19. doi : 10.5802/crgeos.211.

Version originale du texte intégral (Proposez une traduction )

1. Introduction

Jean Aubouin a marqué lors de la deuxième moitié du 20e siècle et au-delà la géologie française et internationale par ses travaux et ses engagements pour le rayonnement de la discipline; mais aussi par l’engagement de plusieurs générations d’élèves stimulés par son enseignement « magistral » aux sens propre et figuré. Aubouin a évolué au cours de cinq décennies d’activité, tant sur le plan de ses idées que sur celui de leur mise en œuvre. Un fait majeur : alors que Aubouin, suite à ses travaux de thèse (1959a) et ceux de la décennie suivante, est en pleine mise au point et publication de ses idées et théories qu’il souhaite unificatrices (cf. son modèle des « Géosynclinaux » paru en français dès 1960 et en anglais en 1965), une théorie nouvelle révolutionnaire et féconde voit progressivement le jour au cours des années soixante, pour aboutir en 1968 à la théorie de la Tectonique des Plaques [Le Pichon 1968]. La contemporanéité entre ces deux approches sera pour Aubouin source d’un approfondissement de ses interprétations, d’une adaptation et d’une remise en cause de ses idées initiales, mais aussi l’objet de remarques voire de critiques.

Nous proposons un aperçu de son itinéraire scientifique marqué par de nombreux apports à la connaissance des chaînes de montagnes dès les années 1950, puis par son adaptation progressive et finalement rapide, à la théorie de la Tectonique des Plaques. Ce qui frappe en analysant l’évolution des idées de Aubouin, c’est d’abord sa faculté à appréhender de nombreux domaines thématiques et de très nombreux chantiers (chaînes de montagnes du monde entier, domaines terre-mer …), et aussi sa détermination constante à chercher à établir des grandes règles d’organisation et de fonctionnement de ces domaines complexes, en partant sans cesse des observations. Pour illustrer cet itinéraire, certaines avancées scientifiques dues, tout ou partie, aux travaux de Aubouin, seront rapidement évoquées. Il s’agit là de choix non exhaustifs. Les domaines explorés par ses élèves seront, à l’occasion, rappelés succinctement car ils permettent également de mieux cerner l’évolution scientifique de Aubouin. Cette reconstitution de l’évolution de ses idées correspond à une vision personnelle et donc vraisemblablement orientée ; chacun pourra décoder selon son propre vécu ou selon ses idées.

2. La période initiale (ca. 1951–1960)

2.1. L’épreuve du feu : la Provence, berceau des premiers travaux

Le premier travail en autonomie relative et préparatoire à l’Agrégation, réalisé dans le cadre d’un Diplôme d’études supérieures, (DES) en 1951, se fait en Provence, sous la direction de Léon Lutaud. Ce « Maître » très estimé lui inculque des principes majeurs : précision des observations de terrain, rigueur de la démarche scientifique, objectivité géologique provenant de faits lisibles par tous, ce que Aubouin résumait par : « La vérité terrain ». A ce propos, il insistait sur la nécessité de lier l’ensemble des informations : cartographie, stratigraphie, pétrographie, analyse structurale, géochimie, donnant ainsi un cadre pluridisciplinaire à cette « vérité terrain », signe d’une rigueur intellectuelle constante chez ce chercheur qui construira de nombreuses synthèses et modèles théoriques !

La création du Grand Prix Léon-Lutaud de l’Académie des sciences, à l’occasion de son élection à cette institution, démontre l’importance de ce Maître à ses yeux. C’est sur l’analyse de la couverture de la chaîne provençale que Aubouin focalise ses premières recherches. Ce travail et la prise en compte d’autres données le conduisent à préciser la notion de « style de couverture » en Provence : la série sédimentaire mésozoïque est séparée du socle Paléozoïque / Varisque, recouvert d’un tégument permo-triasique, solidaire de ce socle, par un décollement principal (D1, Figure 1). Un second décollement (D2) est également présent dans la couverture. C’est donc très tôt dans son cursus, en travaillant dans le secteur de Gonfaron (Var), que Aubouin explicite cette notion de tectonique de couverture.

Figure 1.

Le décollement de couverture à Gonfaron [Aubouin, La Provence, in Debelmas 1974].

Par ailleurs, Aubouin insiste sur le fait que les derniers niveaux visibles à l’affleurement au cœur de la chaîne désignent le niveau impliqué dans le processus de décollement. Par la suite, il reste attaché à ses premières amours provençales en publiant sur le chevauchement sud-provençal [Aubouin et al. 1967] et les bandes triasiques qui déchirent la couverture [Angelier and Aubouin 1976].

Le souci de la transmission du savoir par le terrain était essentiel. Dans les années 1960–70, il a dirigé, chaque printemps, une célèbre excursion en Provence-Alpes, qui n’avait rien de touristique, sauf les paysages et le climat. C’était une coupe de la Provence et des Alpes occidentales, pour les étudiants ayant le mieux réussi aux travaux pratiques du certificat de licence à la Sorbonne, qui concernait quelque 800 étudiants à cette époque. A chacune des sessions, Aubouin invitait même un éminent collègue en responsabilité universitaire ou de recherche venant des pays avec lesquels il échangeait: Etats-Unis, Mexique, Venezuela, Serbie, Italie, Autriche, Suisse …. C’est dire que la transmission était pour lui essentielle, tout comme le plaisir évident qu’il avait de retrouver … sa Provence.

2.2. La maturité: la thèse d’Etat dans les Hellénides

Aubouin part en Grèce du Nord pour étudier une importante partie de la chaîne alpine dans le cadre de sa thèse d’Etat soutenue en 1958. A cette occasion, il découvre dans de bonnes conditions d’affleurement, sinon de logistique, la diversité des éléments constitutifs d’une chaîne majeure du « cycle alpin » ou téthysienne : les Hellénides. Il s’intéresse plus particulièrement aux « Zones Externes » constituées d’unités tectoniques superposées et riches en flyschs ; mais il est aussi confronté aux ophiolites et de façon plus restreinte aux domaines métamorphiques des « Zones Internes », supposés très anciens (anté-Mésozoïque) à cette époque. Ces domaines d’étude seront à la base de ses premières idées synthétiques concernant l’organisation et la genèse des chaînes de montagnes. Pour Aubouin, il s’agit dans un premier temps, devant la masse de données disparates accumulées au cours des décennies antérieures, d’une remise en ordre nécessaire des concepts relatifs aux chaînes de montagnes, y compris au niveau de leur groupement dans les domaines orogéniques.

Cet essai d’établissement de modèles d’organisation et de lois d’évolution est fondé principalement sur des analyses du terrain en prenant en compte quelques exemples jugés significatifs, dont les Hellénides évidemment. Les résultats de ses travaux sont synthétisés au sein d’un modèle [Aubouin 1961] puis dans un livre en anglais Geosynclines [Aubouin 1965]. Dans ces ouvrages, s’appuyant sur l’exemple des chaînes méditerranéennes du cycle alpin, il définit ainsi les « Géosynclinaux » : (i) zones mobiles s’opposant aux zones cratoniques situées en marge ou entre ces zones stables ; (ii) sédimentation caractéristique dans un sillon, ou sur une ride, se terminant par une « période de comblement » avec des faciès détritiques plus homogènes (flyschs) ; (iii) existence d’un magmatisme « simique » (basique, cf. ophiolites) et un magmatisme synorogénique et post-orogénique surtout dans les zones internes. La notion de géosynclinal recouvre un type d’organisation et un type d’évolution caractéristiques.

3. Le modèle des « Géosynclinaux »

3.1. Caractéristiques du modèle

Le terme de « Géosynclinal » utilisé par Aubouin correspond à une synthèse complète et nouvelle d’une notion séculaire. James D. Dana [1873] crée le terme dans lequel « synclinal » évoque le caractère subsident des zones considérées et « géo » l’importance à l’échelle du globe de ces structures. Par la suite, différents préfixes seront associés à « géosynclinal » ; c’est par exemple le cas de Stille [1936] qui parle d’orthogéosynclinaux [cf. Aubouin 1959a, 1961]. Pour Aubouin, le modèle géosynclinal appliqué aux chaînes de montagnes, s’articule autour du couple Mio-géosynclinal du côté externe (avant-pays) et Eu-géosynclinal du côté des zones internes. Chacun de ces domaines présente un sillon et une ride anticlinale; la ride Mio-géanticlinale sépare les deux sillons. Le sillon Eu-géosynclinal possède des ophiolites sur sa bordure la plus interne (Figure 2).

Figure 2.

Le couple Mio-Eugéosynclinal selon Aubouin [1961].

L’argumentation est fondamentalement tirée de ses travaux sur les Hellénides, complétées par des données provenant d’autres chaînes téthysiennes dont les Alpes. L’étymologie des termes utilisés indique que le sillon Eugéosynclinal (du grec eu : bien, vrai) est le bassin majeur, fondamental, contrairement au sillon Mio (du grec meiôn : plus petit, moins) situé en bordure du continent d’avant-pays. La ride eugéanticlinale correspondrait à un élément continental rigide d’arrière-pays ; la nature du substratum de l’Eu-géosynclinal n’est pas spécifiée (Figure 2). Les différents éléments sont donc situés entre deux ensembles continentaux. La notion spatiale de géosynclinal est complétée par son évolution temporelle en distinguant différentes périodes.

(1) la période géosynclinale avec : (a) le stade d’individualisation (en termes actuels, cf. la phase de rifting) ; (b) le stade d’état comprenant : (i) la période de calme tectonique dont témoignent notamment les sédiments typiques de bassin dans les sillons (cf. la période d’évolution post-rift de la marge et éventuellement d’océanisation au cœur du bassin) ; (ii) la période de comblement marquée par le développement des flyschs liés aux compressions tectoniques ; (c) le stade terminal dit de tectonique géosynclinale ou de tectogenèse (cf. la collision tertiaire pour les Hellénides). La période d’obduction paléogéosynclinale ou paléotectonique affectant les zones internes (cf. obduction Jurassique en Grèce) sera ajoutée par la suite [Aubouin 1973]. Cette phase « paléohellénique » de Grèce a été par la suite nommée « phase éohellénique » [Jacobshagen 1986].

(2) la période tardi-géosynclinale marquée par le développement de bassins molassiques plus ou moins parallèles aux structures majeures (ex : Bassin molassique Mésohellénique, parallèle aux directions NW–SE dites helléniques);

(3) la période post-géosynclinale marquée par une extension dite à « l’emporte-pièce » qui affecte une grande partie de la chaîne indépendamment des structures antérieures (cf. les extensions récentes).

3.2. Quelques thèmes développés dans le modèle

A l’occasion de l’exposé de son modèle, Aubouin explicite certaines notions tectoniques utilisées dans la mise en œuvre de ce modèle.

3.2.1. Les tectoniques superposées

La succession d’étapes tectoniques caractéristiques (cf. supra) illustre la notion de tectoniques superposées. On doit à Aubouin d’avoir insisté sur l’importance de distinguer des périodes différentes dans la structuration des chaînes alors que souvent, notamment chez de nombreux auteurs anglo-saxons, l’analyse mécanique des déformations prend le pas sur cette distinction de phases de nature et d’âge différents. Cette destruction répétée des domaines paléogéographiques oblige notamment à restreindre les durées d’existence et donc la définition des zones isopiques : c’est le cas avec la prise en compte de la notion d’obduction dans les Hellénides. L’application de ce concept de paléogéographies et tectoniques superposées a vite montré sa pertinence et son efficacité lors de l’étude des orogènes [e.g. Ferrière 1982].

3.2.2. La polarité des processus géologiques

La notion de tectoniques superposées n’est pas seulement définie au plan chronologique, elle doit être aussi précisée dans l’espace, dans la mesure où les phases compressives montrent une polarité marquée, de plus en plus récente vers l’extérieur. Dans les chaînes de montagnes, la simple notion de Zones Internes et Externes suppose une polarité : les structures s’empilent fondamentalement de l’intérieur vers l’extérieur. Aubouin insiste sur cet aspect majeur du développement des chaînes de montagnes. Cela est particulièrement clair dans les Hellénides ou dans les Alpes, s’agissant de phénomènes tels que la tectonique, la sédimentation ou le métamorphisme. Ainsi, dans les Hellénides, les flyschs terminant les séries des zones isopiques juste avant leur tectonisation sont de plus en plus récents en allant de l’intérieur vers l’extérieur : Paléocène-Eocène à l’est, dans les zones Pélagonienne et Pindique, Oligocène dans celle du Gavrovo, Oligocène supérieur-Miocène inférieur dans la Zone Ionienne plus à l’ouest. Ces flyschs se formant principalement à l’avant des zones en voie de tectonisation, cela a permis de conforter l’idée de la progression de « l’onde orogénique compressive » au Tertiaire, de l’intérieur vers l’extérieur (cf. la collision). La définition de la phase paléotectonique (obduction des ophiolites) au Jurassique ne contredit pas véritablement cette « loi » dans la mesure où cette phase n’affecte que les zones les plus internes, alors que les zones externes subissent leurs premières déformations majeures lors des phases de compression tertiaires. Cette notion de « polarité orogénique » est confortée par les reconstitutions géodynamiques dans le secteur Hellénique-Egéen, [Bonneau 1982; van Hinsbergen et al. 2005 ; Figure 3].

Figure 3.

Polarité constante de la convergence dans les Hellénides ; (A) selon Bonneau [1982] et (B) selon van Hinsbergen et al. [2005].

La notion de « polarité » n’exclut pas qu’une phase donnée, en se déplaçant vers l’extérieur, puisse reprendre les domaines déjà déformés du côté interne. La notion de « tectoniques superposées » rappelle cette évidence. Dans les Hellénides, les zones internes, affectées par l’obduction Jurassique, sont reprises plus ou moins intensément selon les lieux, lors des phases tectoniques tertiaires.

3.2.3. La notion de « phases tectoniques »

Les notions de déformations superposées et de polarité des phénomènes géologiques au sein des chaînes ont conduit Aubouin à préciser la notion de « phase tectonique ». Il insiste sur le fait qu’il faut tenir compte de la polarité orogénique lors des phases tectoniques majeures. Dans le cas contraire on est amené à définir des phases nombreuses à chaque discordance observée en des lieux différents. Ainsi, l’on rapportait au départ une structure significative à une phase précise à laquelle, le plus souvent, la chaîne donnait son nom (ex : phase pyrénéenne, provençale voire alpine). Avec l’évolution des connaissances, cette phase fut considérée comme « phase paroxysmale ». Il apparaît donc plus important de caractériser une catégorie de mouvements tectoniques dont l’âge évolue progressivement, notamment de l’intérieur vers l’extérieur, pour définir une « période de déformation tectonique » donnée.

3.3. Le modèle initial des géosynclinaux confronté à d’autres exemples de chaînes

Dans une 2e phase (1960–70), toujours axée autour de la notion de « Géosynclinal », Aubouin étudie d’autres chaînes et confronte son modèle à ses nouvelles observations. Il s’agit de travaux dans des chaînes téthysiennes proches des Hellénides, mais aussi de domaines très différents comme les Andes. Certaines publications concernent de près le terrain, on retiendra notamment les Dinarides en ex-Yougoslavie [Aubouin 1959a, b, 1960; Aubouin et al. 1964] et les Alpes méridionales [Aubouin 1963]. D’autres articles, plus synthétiques, concernent les Dinarides Yougoslaves [Aubouin and Brunn 1960; Aubouin et al. 1970a], les Albanides [Aubouin and Ndojaj 1964], l’Italie septentrionale versus Dinarides [Aubouin 1960] et les Andes [Aubouin and Borrello 1966, 1970]. Dans ces publications, la correspondance entre les structures majeures de ces différentes chaînes et le modèle des géosynclinaux est analysée et argumentée. Dans le cas des Andes les différences sont telles que cette chaîne devient un modèle à part, celui de « chaîne liminaire » [Aubouin and Borrello 1966]. Les synthèses sur les chaînes de montagnes ont donc commencé assez tôt dans l’itinéraire scientifique de Aubouin. Initialement, elles concernent chacune des chaînes individuellement mais aussi les groupements de chaînes. L’année 1970 (cf. infra) sera celle de parution de plusieurs revues avant le grand tournant de la Tectonique des Plaques. La première publication traite des Dinarides [Aubouin et al. 1970a]. Si la plupart des thèses de son équipe venaient de débuter en ex-Yougoslavie, un aperçu synthétique des Hellénides de Grèce avait déjà été proposé en 1963. Une hypothèse de travail était donc déjà disponible, mais comme il est rappelé dans l’introduction de l’article sur les Dinarides: « une théorie fût-elle séduisante, ne résiste guère à l’épreuve du temps si elle n’est pas fondée sur des observations de terrain nombreuses, précises et bien coordonnées » [Aubouin and Celet 1970]. Pour les Hellénides, [Aubouin et al. 1970b], les auteurs s’intéressent aux relations entre Hellénides et Dinarides s.s. mais ils ne discutent pas vraiment le problème des ophiolites, bien que 1970 corresponde également au premier essai d’interprétation des Hellénides impliquant un processus d’obduction à partir d’une lithosphère océanique [Dercourt 1970].

En ce qui concerne les groupements de chaînes, diverses notions sont établies ou discutées. Ainsi, Aubouin définit des groupements de chaînes selon les symétries centrifuges (ex : Bétiques / Rif ; Alpes / Apennins) ou centripètes (Apennins / Dinarides) en tenant compte des polarités de chacune d’elles. Il discute également : (i) la notion de courbures (oroclines) pour lesquelles il reconnaît deux types différents selon que la courbure maximum se fait du côté des zones internes (transition Bétiques / Rif) ou du côté des zones externes (transition entre Apennins et Dinarides) ; (ii) le rôle des coulissements à l’échelle des chaînes ; ex : le bloc italo-dinarique chevauche les Alpes vers le NNW à la faveur de décrochements majeurs qui seraient situés dans le domaine du Vardar, à l’est, et dans la cicatrice de Sestri-Voltaggio à l’ouest ; (iii) la notion d’accroissement des continents, notamment à propos de l’Europe avec des orogènes successifs de plus en plus récents en allant en première approximation du nord vers le sud. Il montre les limites de cette interprétation dans la mesure où des « noyaux » de chaînes anciennes persistent au sein des chaînes plus récentes.

Vers la fin de cette 2e période, l’arrivée de nouvelles théories concernant l’ouverture des océans [Vine and et Matthews 1964] et surtout la Tectonique des Plaques [Le Pichon 1968] viendra percuter les discussions autour de ces modèles.

3.4. Bilan : les géosynclinaux avant la révolution scientifique de la Tectonique des Plaques

Malgré les critiques, le modèle des Géosynclinaux, généralisé à partir de quelques chaînes surtout périméditerranéennes, reste une clé de lecture globale mettant de l’ordre dans des organisations complexes, surtout à une échelle rarement envisagée à l’époque. Ces résultats établis par une observation rigoureuse sur le terrain et par l’analyse bibliographique approfondie disponible à l’époque peuvent paraître assez évidents aujourd’hui ou décalés par rapport aux données actuelles mais ils sont essentiels dans l’évolution des idées. La présence de ce nouveau « modèle géosynclinal », clairement conçu et exprimé, a en effet permis de confronter les observations de tout un chacun et de signaler d’une part les aspects positifs et d’autre part les données s’écartant du modèle. Une telle analyse critique était irréalisable face à une accumulation de données disparates, souvent exprimées de façon absconse, et de ce fait, souvent sans perspective féconde. Mais c’était avant la « révolution de 1968 » de la Tectonique des Plaques.

Parfois, la contestation par certains auteurs de ces organisations a permis de faire progresser les idées. D’ailleurs il écrit lui-même « qu’il n’a ni l’ambition ni l’illusion de croire que les idées qu’il a développées soient toutes nouvelles […] ou définitives » [Aubouin 1961]. Des écrits ont fait un bilan de ces confrontations historiques [Lemoine 2006]. De nombreux éléments géologiques sont pris en compte dans le modèle et ses extensions. Ils ont été classés à des fins scientifiques mais aussi didactiques, dans les précis de géologie [Aubouin 1968, 1975] : synthèses géométriques, (ex : tectoniques étagées ; chaînes continentales ou péricontinentales), chronologiques (ex : tectoniques superposées), phénoménologiques (ex : sédimentation, métamorphisme) ou géographiques (ex : organisation des orogènes successifs). Outre l’intérêt scientifique de cette approche, les étudiants des années 1960–70 ont enfin pu trouver une certaine logique au sein de données éparses souvent enseignées de manière disjointe. Les générations post-tectonique globale connaissent moins ce sentiment d’accumulation de données indépendantes voire obscures! D’autant plus que ce « Maître » délivrait son enseignement avec enthousiasme, brio et clarté. Cela était d’ailleurs nécessaire et utile comme le faisait remarquer Michel Durand-Delga: « nous sommes, au terme de cet exposé clair, vivant et précis loin de la phraséologie indécise et inutile dont usent certains mentors de la géologie pour aborder les problèmes structuraux à l’échelle des édifices orogéniques » [Aubouin 1961].

4. La Tectonique des Plaques … débarque !

4.1. Les premières interrogations de Jean Aubouin sur son modèle, avant 1968

Pour Aubouin, les premières interrogations sur son modèle sont légèrement antérieures à la révolution scientifique de la Tectonique des Plaques. Elles sont toutes liées à des observations de terrain. La première concerne la mise en évidence au sein des Hellénides de la fenêtre de l’Olympe [Godfriaux 1968] présentant une série de type « externe » dont un flysch Paléogène, au sein de la « ride eugéosynclinale » (la zone Pélagonienne) alors que cette zone était supposée avoir très peu subi les effets de la tectonique majeure du Tertiaire. Une deuxième interrogation viendra de la découverte en ex-Yougoslavie d’un flysch Tithonique–Eocrétacé [Blanchet 1966] et de la confirmation de son extension [Charvet 1967; Blanchet et al. 1969], ce flysch étant le témoin d’une période tectonique précoce (future phase paléotectonique) au cœur de la période géosynclinale, dite de vacuité, supposée sans phases tectoniques majeures. Très vite dans le cadre de la Tectonique des Plaques et de ses conséquences, ce flysch sera corrélé à la phase d’obduction affectant l’ensemble des Dinarides–Hellénides.

4.2. Les ophiolites et l’obduction : une remise en cause fondamentale

Les ophiolites sont un élément majeur dans l’impact des nouvelles idées, le processus d’obduction de lithosphère océanique [Coleman 1971] devenant capital dans toute interprétation des chaînes alpines téthysiennes. Si le modèle de « bulle ophiolitique », adapté de celui de Brunn [1956], est obsolète, un éclairage est nécessaire pour comprendre sa genèse. Le modèle de la « bulle ophiolitique » [Aubouin 1961] a été établi en grande partie à partir des ophiolites d’ Othrys en Grèce. Dès le XIXe siècle, les ophiolites ont fait l’objet de diverses interprétations qu’il est inutile de détailler ici [cf. références in Juteau 2003]. Plus récemment, c’est surtout Brunn qui, dès 1940, décrit précisément les ensembles ophiolitiques du nord de la Grèce (Vourinos et Pinde du Nord) [Brunn 1956]. Cet auteur élabore un modèle de coulée sous-marine géante correspondant à un vaste épanchement alimenté par un pédoncule servant de cheminée d’alimentation (Figure 4A).

Figure 4.

Le modèle ophiolitique, (A) selon JH Brunn [1960] ; D selon J Aubouin [1965].

Aubouin améliore ce modèle en précisant la répartition des différents types de roches au sein de cette « bulle ophiolitique ». Il localise en outre, sur son terrain de thèse, les affleurements significatifs de chaque partie de la « bulle », notamment l’Othrys occidentale (Figure 4D). Si les ophiolites du Vourinos sont particulièrement propices à l’étude de la succession des roches magmatiques [Brunn 1956; Moores 1969] les ophiolites d’Othrys, issues comme celles du Vourinos, de l’Océan Téthysien Maliaque, sont particulièrement riches en enseignements structuraux [Ferrière 1982]. Il s’agit notamment de la présence surprenante sous les unités ophiolitiques à péridotites, gabbros, dolérites et pillow-lavas d’une nappe de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur de pillow-lavas de type MORB.

A l’époque des travaux de Aubouin sur cet ensemble, du milieu des années 50 au milieu des années 60, cet édifice d’Othrys pouvait ainsi conforter l’idée d’une « bulle magmatique » avec: (i) des niveaux de pillow-lavas au sommet de l’unité ophiolitique principale mais aussi à la base de ces ophiolites et (ii) une sorte de chambre magmatique avec cristallisation fractionnée donnant naissance au cortège dolérites, gabbros et péridotites. Les âges différents des pillow-lavas de part et d’autre de ce complexe ophiolitique [Trias à la base et Jurassique au sommet, âges acquis récemment, Ferrière et al. 1982], l’existence d’un complexe filonien majeur et les structures internes d’une partie des péridotites (tectonites) s’opposent à cette interprétation de type « bulle ». Si le modèle de la « bulle » a vécu, il faut reconnaître que les ophiolites de Grèce ont été à l’origine de nombreuses avancées s’agissant de la compréhension des ophiolites. Brunn a même été l’un des premiers à établir une relation entre ophiolites et fonds océaniques [1959].

Quoi qu’il en soit, la notion d’obduction de la lithosphère océanique dans un stade précoce de la période « géosynclinale » [Bernoulli and Laubscher 1972; Dercourt 1972] a conduit Aubouin à créer une phase « paléotectonique » réduisant de moitié cette période antérieure à la tectonique compressive sur une partie des zones internes helléniques.

4.3. Le modèle des géosynclinaux s’adapte aux données nouvelles

En raison de l’évolution de la connaissance des fonds océaniques [Vine and et Matthews 1964; Wilson 1965], de l’émergence de la Tectonique des Plaques [Le Pichon 1968], des interprétations de Dewey and Bird [1970], de la notion d’obduction [Coleman 1971] et de colloques sur le thème « structure et dynamique de la lithosphère » [Allègre and Mattauer 1970], Aubouin, convaincu par ses échanges avec X. Le Pichon, adapte ses modèles dès le début des années 1970. La 3e édition de son Précis de géologie [tomes 2 et 3, Aubouin 1975] valide la Tectonique des Plaques comme « la meilleure à disposition des sciences de la terre » à cette époque. Ainsi, les étudiants et bien d’autres sont presque à jour, surtout s’ils ont eu, en outre, la possibilité de consulter le livre Plate Tectonics [Le Pichon et al. 1973].

En 1973, Aubouin résume les adaptations de son modèle sous la forme suivante (Figure 5). Le domaine miogéosynclinal est assimilé au Précontinent (marge continentale passive) : le sillon « Mio » à la zone d’accumulation sédimentaire principale de ce domaine, la ride Mio à un épaulement situé en bordure du rift à l’origine de la croûte océanique. La correspondance entre le sillon eugéosynclinal et le domaine comprenant le glacis, le pied de la pente et la plaine abyssale au sein des océans est établie. Aubouin admet volontiers que les ophiolites sont des morceaux obductés de la lithosphère océanique. Il propose également des schémas d’obduction assez simples où il figure les sédiments détritiques syn-obduction à l’avant des nappes ainsi que sur les ophiolites à partir des données acquises dans les Dinarides–Hellénides (Figure 5).

Figure 5.

Le charriage des ophiolites versus le modèle modifié des géosynclinaux (A et B pour les Dinarides, Aubouin [1973]), en bas (C) plus précisément, pour les Hellénides [Aubouin 1977a].

Les schémas A et C montrent que le modèle initial du Géosynclinal s’applique correctement à la moitié SW de ces chaînes (Avant-Pays, sillon Mio, ride Mio, sillon Eu). En revanche, la partie NE correspondant à la ride Eugéosynclinale n’est pas un élément continental « inerte » mais un bloc subissant plusieurs périodes orogéniques : ici, l’obduction Jurassique qui sera suivie de la collision Tertiaire affectant l’ensemble représenté sur la figure C. A cette occasion, Aubouin formule deux remarques concernant l’obduction: (i) il faut que, dans les Hellénides, cela soit lié à une phase paléotectonique antérieure (Jurassique) à la tectonique (Tertiaire), qui pour les ophiolites n’est qu’une phase de reprise lors de la collision finale ; (ii) le passage à des nappes ophiolitiques de quelques kilomètres d’épaisseur à partir de plaques lithosphériques épaisses de l’ordre de 100 km pose des problèmes mécaniques qui ne pourront être résolus que par des travaux approfondis. Ce tournant se marque aussi par l’interprétation de certaines structures transverses observées dans les Dinarides en termes de failles transformantes [Aubouin and Dercourt 1975]. Par la suite, Aubouin participe également à une tournée Asie-Pacifique qui illustrera « la couronne ophiolitique péri-australienne en termes d’un charriage océanique représentatif des stades précoces de l’évolution alpine » [Aubouin et al. 1977a]. D’un point de vue plus général, suite aux interprétations des chaînes de montagnes dans le cadre de la Tectonique des Plaques [Dewey and Bird 1970], Aubouin propose une équivalence entre, d’une part, les chaînes liminaires (Andes) et le type « Cordillérain » et d’autre part entre les chaînes géosynclinales (Alpes, Hellénides) et le type « Méditerranéen » des auteurs précédents.

5. Et la mer a pris l’homme : le retour à la mer vers 1980

Suite à la révolution conceptuelle apportée par la Tectonique des Plaques, l’importance des géosciences marines devient une évidence pour Aubouin qui était déjà acquis à la cause « océanique » puisqu’il a lui-même demandé la création par la Société géologique de France du prix Jacques-Bourcart, ce qui fut fait en 1976. Son intérêt se porte aussi sur les relations « tumultueuses » entre la Téthys et l’Atlantique [Aubouin 1977b]. Le grand tournant de la Tectonique des Plaques et de la « marche à la mer » est consacré par l’arrivée de X. Le Pichon comme Professeur à l’université Paris VI, en tant que directeur du laboratoire de Géodynamique. Aubouin s’intéresse également de plus en plus au développement des méthodes géophysiques accusées précédemment de donner à terre des résultats « indirects » et donc un peu incertains. Après confrontation, dialogue et échanges d’expérience et de données, surtout avec X. Le Pichon, un engagement vers la « marche à la mer » de Aubouin, et de ses élèves, est à l’ordre du jour.

5.1. La marche à la mer : Jean Aubouin embarque !

Dans les années 1980, Aubouin n’hésite pas à participer à de nombreuses missions océanographiques. Les exemples de missions (1978, 1979, 1982, 1984, 1985) et de publications associées à ces campagnes océanographiques, rappelés ci-dessous, montrent qu’il s’intéresse plus particulièrement à la structure des marges continentales de la Méditerranée et du Pacifique. En Méditerranée, il s’agit de la bordure nord de la mer Ligure (mission Estocade, 1978) et de la fosse de Crète (Grèce). Les missions autour du Pacifique sont plus nombreuses et réalisées parfois en tant que co-chef de mission mais toujours en tant que participant efficace sur le plan des idées.

On peut citer les missions suivantes :

(i) DSDP Mid-America en 1979 et 1982 concernant les marges actives américaines du Pacifique sur le N.0. Glomar Challenger en tant que co-chef de mission avec R. von Huene (Leg 67 en 1979 et Leg 84 en 1982). Outre des « Initial reports of the Deep Sea Drilling Project » Aubouin participe à diverses publications dont [Aubouin et al. 1979, 1982; Von Huene et al. 1980];

(ii) KAIKO, au Japon en 1984, à bord du N.O. J.Charcot (chef de mission : J. P. Cadet). Le troisième Leg consacré à l’étude de la transition entre les fosses du Japon et des Kouriles sera à l’origine des publications de Cadet et al. (dont Aubouin) en 1985 et 1987 ;

(iii) SEAPSO 5, au niveau de la fosse des Tonga-Kermadec (1985) sur le N.O. Charcot (chef de mission : B. Pontoise) dont l’objectif est l’analyse des effets de la subduction de la ride de Louisville sur la marge active des Tonga-Kermadec. Les publications [Pontoise et al. 1986a, b] (dont Aubouin) sont issues de cette mission.

5.2. Aperçu sur le bilan scientifique lié au « retour à la mer » :

Aubouin cherche à confronter les phénomènes actuels qui gouvernent les marges actives, les observations de terrain et les modèles théoriques élaborés à partir de l’étude des chaînes anciennes. Parmi les résultats du « retour à la mer », on retiendra :

(i) La distinction de différents types de marges actives. L’un des résultats majeurs, qui revient en grande partie à Aubouin, est la mise en évidence de marges actives convergentes en extension sans véritable prisme d’accrétion (Figure 6), en Amérique centrale [Aubouin et al. 1979, 1981, 1982, 1984].

Figure 6.

Une marge convergente en extension, la marge Pacifique du Guatemala [Aubouin et al. 1984].

(ii) L’analyse du fonctionnement de certaines marges actives : analyse de la déformation à la fois des objets entrant dans la zone de subduction (volcan, alignements de volcans balayant la marge) et de la portion de marge active sus-jacente : Japon [Cadet et al. 1985, 1987], et Tonga [Pontoise et al. 1986a, b].

(iii) La typologie des subductions en fonction de leur vergence océanique ou continentale dans l’ouest-Pacifique [Aubouin 1982, 1984b].

Son intérêt pour les géosciences marines, et les conséquences des nouvelles données sur la compréhension des continents, le conduisent à publier un article intitulé : « Des océans aux continents ou à la recherche des océans perdus » dans un volume du bulletin de la Société géologique de France à l’occasion du centenaire de l’ENS Saint-Cloud [Aubouin 1984a, b]. Pour lui, le renouvellement des modèles tectoniques viendra principalement des océans, ces domaines peu connus qui représentent 70 % de la surface du globe.

Les missions océanographiques le réconcilient totalement avec la géophysique car ces données sont fondamentales en milieu marin. Les observations par submersibles ne concernent que de petites surfaces et les forages océaniques comblent seulement en partie le manque d’échantillons.

Sa participation à la connaissance des océans ne se limite pas à des campagnes personnelles, ou à celles des membres de son équipe, Aubouin est un fédérateur. Il devient Président du Comité Scientifique IPOD France et participe à la définition des grands objectifs du programme de forages océaniques pour la décennie suivante. Il est aussi participant actif au sein du Comité Scientifique « Submersibles » français.

6. Et pendant ce temps-là, les travaux à terre continuent

La Tectonique des Plaques et le retour à la mer n’occultent pas le travail à terre qui se poursuit pour Aubouin et son équipe dans de nombreuses chaînes autour du globe et souvent à la limite entre terre et mer. Cette notion « d’équipe » aux dimensions majeures « dans l’espace et dans le temps », a souvent frappé la communauté géologique, oscillant entre l’admiration et peut-être l’envie. On citera ici un éminent directeur de l’IFP qui écrit : « l’un des grands mérites de Aubouin est d’avoir su rassembler autour de lui un groupe de jeunes chercheurs dynamiques et de grand talent poursuivant un même but, animés par un même esprit » [Sallé 1982]. Il est clair que tout cela n’a pu se réaliser que grâce à la conjonction de plusieurs « compétences » propres à Aubouin : enthousiasme du chercheur, méthode et rigueur scientifiques, sens et goût de la transmission, cordialité et autorité, sans compter le sens des réalités associé à l’acceptation de responsabilités comme celle de Président du 26e Congrès géologique international de Paris en 1980.

6.1. La poursuite des travaux dans les chaînes péri-méditerranéennes (Dinarides, Hellénides)

Plusieurs thèses d’Etat dirigées par Aubouin concernent les Dinarides yougoslaves et les Hellénides. Au début des années 1970, différentes thèses sont déjà en cours : R. Blanchet, J.-P. Cadet, J. Charvet, J. Chorowicz, M. Cousin, J. P. Rampnoux. La synthèse de 1970 [Aubouin et al. 1970a, b] reste au niveau géologique et ne porte pas sur les interprétations en termes de tectonique des Plaques. En revanche, celle-ci est bien présente lors de l’aboutissement des thèses mentionnées, qui se produit principalement entre les années 1970 et 1978.

L’une des premières à voir le jour est celle de Blanchet [1973], la Tectonique des Plaques y est bien présente, X. Le Pichon siège dans le jury. La découverte du flysch bosniaque d’âge Jurassique supérieur-Crétacé inférieur [Blanchet 1966] est l’un des éléments conduisant Aubouin à distinguer une phase paléotectonique dans son schéma des « géosynclinaux ». Les nappes syn-obduction d’Othrys dans les Hellénides [Ferrière 1972] achèveront de le convaincre de l’importance de cette période orogénique. C’est à cette époque également que son élève et collègue J. Dercourt applique la Tectonique des Plaques aux Hellénides en considérant que le « sillon » du Pinde est l’océan à l’origine des ophiolites [Dercourt 1970], il modifiera cette vision en 1972 à la suite de Bernoulli and Laubscher [1972]. Aubouin, P. Celet, J. Dercourt et leurs élèves, aussi bien en Yougoslavie [Charvet 1978] qu’en Grèce [Bonneau 1982; Clément 1984; Ferrière 1982; Thiébault 1982] considèrent que cet océan (Océan Maliaque de Grèce, d’Albanie et d’ex-Yougoslavie) est situé à l’est de la zone Pélagonienne, dans le domaine du Vardar, étudié par Mercier [1968] et Vergely [1984].

La diversification des études de terrain est aussi thématique. J. Angelier, s’intéresse à la « néotectonique » en Grèce en développant un programme de traitement numérique des données de failles [Angelier 1979]. Il sera par ailleurs un acteur majeur des rapprochements thématiques avec X. Le Pichon, notamment autour de la géodynamique de Taiwan.

6.2. Diversification des chaînes explorées sur le globe par Jean Aubouin et son équipe

Pour Aubouin et son équipe élargie, après les chaînes téthysiennes, les chaînes du monde entier font l’objet d’études, notamment les chaînes péripacifiques, les diverses modalités de la subduction étant des processus essentiels pour comprendre les chaînes de montagnes. Ce sont souvent des travaux avec des « élèves » de 1re génération, voire avec les « descendants » de 2e génération de ces élèves.

En Amérique, il s’agit des chaînes situées en bordure du Pacifique. La chaîne de subduction des Andes du Chili est étudiée par P. Chotin et J.C. Vicente qui participent à la synthèse sur les Andes [Aubouin et al. 1973]. Les extensions vers l’Amérique du Nord, se font principalement avec ses élèves de 1re génération dont les thèses voient le jour entre 1980 et 1990. Il s’agit du Mexique avec M. Tardy et C. Rangin; des Caraïbes avec B. Mercier de Lépinay et E. Calais ; des Cordillères de Californie avec F. Roure, V. Carayon (Thèse 3e cycle), Y. Lagabrielle (Directeur R. Blanchet). De nombreux travaux se développeront aussi sous la direction de R. Blanchet au Vénézuela, avec des chercheurs de 2e génération: J. F. Stéphan, C. Beck, ou encore aux USA avec M. Sosson. Des publications en commun, la plupart à vocation synthétique, verront le jour : Aubouin et al. [1977b, 1986], Aubouin and Tardy [1980].

Les travaux de l’équipe de Aubouin s’intéressent aussi au domaine Ouest-Pacifique. Ces études principalement réalisées par les élèves de 1re génération venant des Dinarides s.l. et leurs « descendants » concernent l’ensemble de la bordure ouest-pacifique de l’Asie à la Nouvelle-Zélande, notamment une partie non négligeable des arcs insulaires de l’Asie. Les thèses s’échelonnent sur la période 1982–1991 : Taiwan : R. Blanchet puis J. Angelier, directeur de nombreuses thèses dont celle d’E. Barrier ; le Japon : Aubouin et J. Charvet directeurs de thèse de M. Faure ; J. P. Cadet directeur de thèse de L. Jolivet et S. Lallemant ; J. Charvet directeur de thèse de A. Guidi, M. Caridroit et O. Fabbri ; les Philippines : R. Blanchet directeur de thèse de, J. F. Stéphan, et C. Rangin, puis de J.-C. Ringenbach, B. Pelletier et N. Pinet ; la Nouvelle-Zélande : J. Ferrière directeur de thèse de F. Chanier. Les principaux résultats issus de ces travaux, dus pour une partie non négligeable aux « descendants directs » de Aubouin, sont rapportés dans des publications générales cherchant à retrouver des logiques géodynamiques dans le domaine ouest-Pacifique, avec ses subductions actives ou passées, ses arcs insulaires et ses mers marginales [e.g. Aubouin 1982, 1990].

En conclusion, ces nombreuses études à terre et en mer ont conduit Aubouin à proposer des synthèses géologiques relatives aux divers types de chaînes de montagnes, confirmant en cela son goût pour la clarification des données et des idées, une caractéristique constante chez ce chercheur capable d’embrasser les informations géologiques à toutes les échelles, de la plus petite à celle de la lithosphère, ce que sous-entend d’ailleurs le terme de tectonique « globale ».

6.3. Jean Aubouin et la typologie des chaînes dans le cadre de la Tectonique des Plaques

Suite aux modèles théoriques de Dewey and Bird [1970], toutes les interprétations des chaînes de montagnes impliquent des contextes de subduction, d’obduction et de collision. Curieusement, Dewey and Bird [1970] font aussi référence aux géosynclinaux, soit en cherchant des équivalents aux géosynclinaux classiques, soit en créant le terme particulier de kinegeosynclines. Dans les chaînes péri-méditerranéennes, notamment dans les Hellénides, la succession subduction–obduction Jurassique- collision Tertiaire est l’objet de nombreuses publications en partie par des membres de l’équipe de Aubouin.

Dans la « ceinture péri-Pacifique », après ses premiers travaux dans les Andes [Aubouin and Borrello 1966], Aubouin constate que la bordure « andine » de l’Amérique du Sud n’est pas homogène au nord et au sud du domaine central défini antérieurement comme chaîne liminaire [ex : Aubouin 1984a, b]. Son but est aussi de comparer ces chaînes andines aux chaînes d’Amérique centrale et du Nord [Aubouin et al. 1977b, 1980; Aubouin and Tardy 1980; Aubouin 1984b; Aubouin et al. 1986]. Au sein de la ceinture péri-Pacifique, les différences des contextes géodynamiques actifs entre l’Est et l’Ouest Pacifique sont telles que Aubouin s’intéresse alors à ce dernier domaine : « The west-pacific gradually became an alternative model (versus the Alps and Mediterranean Sea) which grew more useful with each passing day » [Aubouin 1990].

Aubouin décrit notamment deux types d’orogenèse partant de la différence du sens de la subduction vers l’océan ou vers le continent, et de leurs structures associées [Aubouin 1990] : (i) le « type Japonais » qui évoque le type « Californien » avec un déplacement de nappes vers l’Océan principal et (ii) le « type Taiwanais » qui se rapproche du type alpin avec une vergence continentale des structures et charriage sur la marge continentale (Figure 7).

Figure 7.

Deux modèles d’orogenèse selon Aubouin [1990] ; (A) le « Japan Type » adapté de Charvet and Fabbri [1987] ; (B) le « Taiwan type » adapté de Stéphan et al. [1986].

En un mot, quand Aubouin devient Président de l’Académie des Sciences (1991), il a en tête la plupart des contextes géodynamiques et des grands domaines orogéniques du globe, à terre, à la limite terre-mer et même en mer.

7. Conclusion : Jean Aubouin, le professeur, le chercheur et l’homme

Au terme de cet exposé nécessairement incomplet et subjectif, la difficulté de cerner, et donc de transmettre précisément, l’évolution des idées de Aubouin, ou de faire partager toute la dimension et le rayonnement exceptionnel qui s’attachent à une œuvre scientifique imposante, personnelle et en équipe, se fait jour.

7.1. Des résultats, une équipe, une façon de penser

L’influence de Aubouin au sein de l’univers géologique s’est développée tant sur le plan scientifique que sur celui de ses nombreuses responsabilités. S’intéresser au futur s’agissant d’un bilan consacré à l’itinéraire de Aubouin, c’est déjà se demander d’une part, ce qui reste au plan scientifique de toute cette activité de recherche foisonnante, créative, rayonnante, réalisée tout au long de sa vie et d’autre part, en quoi son activité scientifique a « fertilisé » la descendance et le champ des connaissances. En fait, ces deux aspects sont liés. Parmi les apports à la connaissance de l’ensemble des chaînes de montagnes du globe, on peut retenir une démarche intellectuelle : observer les faits sur le terrain, donner un sens à ces observations, les assembler pour comprendre l’évolution des éléments étudiés, fournir enfin un cadre conceptuel permettant de comparer les objets d’étude entre eux et de ce fait aboutir à une éventuelle définition, un classement, une typologie de ces principaux objets. Cette démarche de mise en cohérence concerne l’ensemble de son activité de recherche, de ses premiers contacts avec une chaîne téthysienne, les Hellénides, aux chaînes de la ceinture péri-Pacifique américaines puis de l’Ouest-Pacifique, sans oublier de se confronter aux contextes géodynamiques actifs dans l’océan.

Il demeure une « école de pensée », une façon d’appréhender la géologie souvent même de façon inconsciente, dont témoignent les activités de ses nombreux élèves. La réalité est que Aubouin fût, au sens propre, un « Maître » dans le domaine de la recherche mais aussi en suscitant des vocations par son enseignement enthousiaste, un pédagogue exceptionnel, éveillant des interrogations sur des sujets couvrant toutes échelles de temps et d’espace, y compris celles du globe !

Aubouin en tête, et son « école » de plus en plus diversifiée, ont été à l’origine de travaux nombreux et marquants, y compris dans des pays connus pour leur recherche de haut niveau (ex : Japon, USA …). Les membres de cette « école », souvent encouragés de près ou avec un peu plus de distance selon les circonstances, par le Maître, ont pour la plupart poursuivi des travaux sur les chaînes de montagnes, en créant ou en adaptant les nouvelles voies de recherche, prenant en compte les données analytiques en devenir, microtectoniques, géochimiques, géophysiques, rhéologiques, géodésiques ou encore, les modélisations analogiques et numériques.

Bernard de Chartres, maître du XIIe siècle, disait « Nanos gigantum umeris insidentes » (« Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants ») qui rappelle qu’aussi loin que nous puissions voir et comprendre, ce ne sera toujours que grâce aux progrès de ceux qui nous ont précédés. Ce propos semble très adapté au cas qui nous intéresse !

7.2. Pourquoi ce succès ?

La réalisation de cette œuvre d’ampleur a été rendue possible du fait des qualités propres à Aubouin. C’est d’abord la passion pour son sujet, les chaînes de montagnes, auxquelles il a consacré toute sa carrière voire sa vie. Ce qui émerge ensuite c’est un sentiment de cohérence ; malgré le grand nombre et la diversité des chaînes analysées au cours de son activité, l’itinéraire suivi reste cohérent, logique du premier travail en Provence aux travaux ultimes. Cette cohérence dans la démarche scientifique à long terme suppose des qualités particulières : (i) des compétences initiales construites dans un cursus universitaire sans faille; une faculté exceptionnelle à intégrer l’ensemble des données acquises au cours des nombreuses décennies d’activité ; (ii) méthode et rigueur scientifiques : des observations précises des faits ; un esprit analytique capable de donner du sens à ces observations et un esprit synthétique capable de les assembler dans des modèles clairs et donc accessibles à l’analyse par la communauté des chercheurs.

Une telle implication ne peut pas se faire sans quelques critiques plus ou moins objectives. La première a concerné le modèle des géosynclinaux paru en anglais en 1965 (mais dont la conception était antérieure) alors que l’expansion des océans et la Tectonique des Plaques (1968) étaient en gestation. L’avenir a montré que Aubouin a su s’adapter et adapter son modèle aux nouvelles idées. Ajoutons que beaucoup d’universitaires ont enseigné le modèle initial et sont restés ainsi un certain temps, sans considérer les évolutions proposées par Aubouin lui-même. Il ne s’est pas précipité pour modifier son modèle (ce fut fait en 1971 et surtout en 1973). Il a préféré, comme souvent, prendre un peu de recul pour analyser les conséquences de ces théories nouvelles sur ses interprétations antérieures, qui, c’est vrai, lui tenaient certainement à cœur. Une question se pose, peut-être de façon encore plus pressante actuellement, en science, le doute, le débat et la prudence ne sont-ils pas, aussi, une qualité ? D’autant plus que l’urgence géologique est parfois à une échelle de temps à nulle autre pareille !

Parmi les autres critiques scientifiques, il peut y avoir celle d’avoir privilégié certaines disciplines d’observation dites traditionnelles : cartographie, stratigraphie, méso et macro-tectonique, au détriment d’autres méthodes comme les analyses des domaines métamorphiques ou la modélisation. Il s’agissait d’abord d’analyser les objets d’étude à une échelle supposée significative, celle des chaînes de montagnes. La « microtectonique » est venue très peu de temps après, surtout lorsqu’elle a démontré son intérêt et sa fiabilité, tant pour l’analyse des failles récentes, que pour celle des domaines métamorphiques. Il en a été de même pour des disciplines nouvelles comme la télédétection.

Là aussi, une telle équipe n’est pas le résultat du hasard. Les compétences, les qualités d’enseignant, l’enthousiasme, le souci de précision et de clarté, les illustrations remarquables, le goût du contact, une bonhommie certaine doublée d’une autorité sous-jacente, tout cela a donné envie à de nombreux jeunes chercheurs de poursuivre avec ce mentor. Une petite anecdote à propos de l’enseignant. Pendant les événements de 1968, certains étudiants en DES de Tectonique à Paris, ont élaboré une nouvelle organisation et un nouveau contenu pour le futur cursus. Aubouin était l’un des seuls enseignants à émerger sans critiques particulières, et même avec les félicitations des évaluateurs.

Ces compétences et son côté fédérateur ont également été appréciés dans la communauté géologique qui lui a confié de nombreuses responsabilités qu’il ne rejetait pas, que ce soit dans les instances nationales ou internationales : 26e Congrès géologique international de Paris en 1980, Société géologique de France, Comité de la Carte Géologique du Monde, UNESCO, DSDP. Aubouin a aussi eu le souci constant d’établir des partenariats entre chercheurs de son équipe et ceux des organismes à finalité appliquée tels que le BRGM, le CNEXO (IFREMER), l’IFP, l’industrie pétrolière et minière. Enfin, son activité intense à l’Académie des sciences depuis 1978, a été marquée par une présence active et forte, avec la présidence de cette institution de 1989 à 1991 et celle de l’Institut de France en 1989 : une grande satisfaction et un immense honneur pour cet universitaire d’origine très modeste.

L’originalité et la force du parcours de Aubouin résident dans la quantité et la qualité des résultats scientifiques concernant de très nombreuses chaînes du globe, mais aussi dans sa personnalité exceptionnelle de chercheur, d’enseignant et … d’Homme, tout simplement.

Conflit d’intérêt

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêt à déclarer.

Remerciements

Cet essai a profité de discussions auprès de nombreux collègues. Nous remercions plus particulièrement René Blanchet pour sa connaissance approfondie du parcours de Jean Aubouin et pour ses conseils avisés.


Bibliographie

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