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Comptes Rendus

Du siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties
Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 321-322.
Métadonnées
Publié le :
DOI : 10.1016/j.crvi.2012.03.004
André L. Parodi 1

1 Académie nationale de médecine, 16, rue Bonaparte, 75006 Paris, France
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André L. Parodi. Du siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties. Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 321-322. doi : 10.1016/j.crvi.2012.03.004. https://comptes-rendus.academie-sciences.fr/biologies/articles/10.1016/j.crvi.2012.03.004/

Version originale du texte intégral

Avant-propos

Le 26 octobre 1882, Henri Bouley, Professeur à l’École vétérinaire d’Alfort et au Museum d’histoire naturelle, membre et Président de l’Académie de médecine et de l’Académie des sciences, prononçant l’éloge d’Eugène Renault, Directeur de l’École d’Alfort, devant la Société Centrale de médecine vétérinaire, déclarait, parlant de la profession vétérinaire :

« Lorsqu’une profession s’appuie sur la base solide de la science, elle tend toujours à s’élever et, quelle que soit l’humilité de son origine, elle surmonte, dans son mouvement ascensionnel, les obstacles que peuvent lui opposer les hommes et les choses; elle finit par atteindre une altitude sociale dont elle ne peut déchoir ».

Ce constat me semble parfaitement résumer l’évolution suivie par notre profession à laquelle rend hommage, à l’occasion de son 250e anniversaire, ce colloque.

Il m’est agréable en tant que vice-Président de l’Académie nationale de médecine de remercier très chaleureusement l’Académie des sciences et tout spécialement le Président de la section d’Histoire des sciences, le Professeur Claude Debru, ainsi que mon confrère et vieil ami, le Professeur Gérard Orth, initiateurs du projet, d’avoir bien voulu y associer l’Académie nationale de Médecine.

Au cours de ces 250 dernières années, la profession vétérinaire a su atteindre la notoriété d’une profession compétente dont l’activité majeure, dans le domaine de la santé animale et, à travers elle, de la santé publique, est largement reconnue.

Ce parcours de deux siècles et demi n’a pas toujours été facile. Certes, dès sa création, son fondateur Claude Bourgelat, a voulu calquer son champ d’application et d’investigation sur les procédures de la médecine de l’homme. Cependant, à ses origines, la « vétérinaire » est davantage un « savoir-faire » qu’un « savoir scientifique ».

Et puis, le vétérinaire est le médecin des bêtes, dans notre civilisation occidentale où les animaux sont considérés comme des êtres inférieurs selon les traditions platoniciennes et judéo-chrétiennes.

Le chemin a été long, souvent difficile. C’est au travers de la succession d’étapes décisives, franchies grâce à la pugnacité de grands vétérinaires, que notre profession s’est hissée au niveau que nous lui connaissons aujourd’hui.

Les Écoles vétérinaires, centres scientifiques où se sont formés de véritables savants notamment au cours du dernier tiers du XIXe siècle, y ont contribué avec détermination. Obligation d’avoir le baccalauréat pour y accéder, en 1890, création du Doctorat vétérinaire en 1923, création du Concours d’agrégation en 1925, établissement du numérus clausus par le concours d’entrée en 1935, extension du statut d’enseignant–chercheur des universités aux enseignants vétérinaires en 1994, marquent les grandes étapes d’un processus de légitimation de l’enseignement vétérinaire.

Comment ne pas rappeler, en outre, le pas important franchi lorsque s’est imposée la vision d’une médecine animale mise au service de la médecine de l’homme ? Comment ne pas rappeler que c’est à cette vision de la médecine vétérinaire que le roi Louis XVIII fait référence lorsqu’il décide l’admission de vétérinaires à l’Académie nationale de médecine lors de sa création par l’Ordonnance du 20 décembre 1820 ?

Restaient à convaincre la société civile et les politiques. Il a fallu l’affaire dite de la « vache folle » pour attirer sur les vétérinaires l’attention des média et d’une large fraction de l’opinion publique. Depuis, presque chaque année, de nouvelles crises sanitaires viennent confirmer le rôle déterminant de notre profession dans le domaine de la santé publique.

En cette année 2011, « Année Mondiale Vétérinaire », inscrite dans le concept « un seul monde, une seule santé », je remercie une nouvelle fois les organisateurs de ce colloque d’avoir pris cette initiative. Elle contribuera, j’en suis convaincu, à mieux faire connaître le chemin parcouru par la profession vétérinaire tout au long des 250 années écoulées, sous l’impulsion d’hommes de grand talent.

Foreword

On 26 October 1882, Henri Bouley, Professor at the Veterinary School of Alfort and at the Natural History Museum in Paris, pronouncing an allocution in the Central Society of Veterinary Medicine, on the death of Eugène Renault, Dean of the Veterinary School of Alfort, declared, concerning the Veterinary profession :

“When a profession is firmly based upon Science, it always leads to rise itself and, whatever be its humble origin, it overcomes, in its ascension, the obstacles that men and things can raise in its way; at the end, it can reach a high social position which never will decline”1.

This statement summarizes perfectly the evolution followed by the veterinary profession during the last 250 years since its birthday, which is the topic of this meeting.

As the vice-president of the French Academy of Medicine, I warmly thank the Academy of Sciences and especially the President of its History Committee for Sciences and Epistemology, Professor Claude Debru, as well as my colleague and old friend, Professor Gérard Orth, leaders of this project, for having associated the French Academy of Medicine to this meeting.

During the last 250 years, the veterinary profession has been able to achieve the level of a competent authority whose main activities, widely recognized, have developed in the field of animal health and, through it, of human health.

All along these 250 last years, the challenge has not been so easy. In fact, as soon as the veterinary profession was created, the ambition of its founder, Claude Bourgelat, was to duplicate its field of application and investigation on the pattern of human medicine.

Nevertheless, at its origin, veterinary practice was more a “know-how” than a “scientific learning”.

In addition, we have to keep in mind that the veterinary surgeon is the “animal doctor” in our occidental civilization where animals are considered as inferior beings according to the Platonistic and Judaic-Christian traditions.

The way has been long, often difficult. Thanks to the pugnacity of famous veterinary surgeons and throughout several important steps, our profession has reached its present level.

Veterinary Schools are and were scientific institutions where famous scientists have been educated, especially during the last third of the 19th century.

These institutions have mainly contributed to the relevancy of our profession: recruitment of baccalauréat graduated students (1890), veterinary doctorate (1923), academic degree examination (“Agrégation”) for teachers (1925), selective examination to be admitted in a French Vet School (1935), academic title of Professors in veterinary sciences (1994).

All these steps have contributed to the recognition of veterinary education and by consequence to the recognition of our profession.

Do not forget the important step achieved when King Louis the XVIIIth, creating the Royal Academy of Medicine in 1820, specified that some veterinary surgeons had to be admitted as well as medical doctors.

But the civil society and the politics had to be convinced. Recently, the sanitary crisis of the “mad cow” put the veterinary profession on the first rank and focused the attention of media and of a large part of the public opinion.

Nearly every year, new sanitary crisis are confirming the preeminent role played by our profession in the field of public health.

During this year 2011, “The Veterinary World Year” included in the concept “One World, one Health”, I thank again the founders of this meeting for having initiated this project.

This meeting will contribute to make better known the long path covered by the veterinary profession along these last 250 years, under the leadership of very talented men.

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

1 « Lorsqu’une profession s’appuie sur la base solide de la science, elle tend toujours à s’élever et, quelle que soit l’humilité de son origine, elle surmonte, dans son mouvement ascensionnel, les obstacles que peuvent lui opposer les hommes et les choses ; elle finit par atteindre une altitude sociale dont elle ne peut déchoir ».


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