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Comptes Rendus

Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties
Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 323-324.
Métadonnées
Publié le :
DOI : 10.1016/j.crvi.2012.04.001
Gérard Orth 1, 2

1 Académie des sciences, 23, quai Conti, 75006 Paris, France
2 Department of virology, Institut Pasteur, 25, rue du Docteur-Roux, 75724 Paris cedex 15, France
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Gérard Orth. Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties. Comptes Rendus. Biologies, Volume 335 (2012) no. 5, pp. 323-324. doi : 10.1016/j.crvi.2012.04.001. https://comptes-rendus.academie-sciences.fr/biologies/articles/10.1016/j.crvi.2012.04.001/

Version originale du texte intégral

Introduction

Le colloque « Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours : 250 ans de lutte contre les épizooties » a été organisé le 21 septembre 2011 par l’Académie des sciences en association avec l’Académie nationale de médecine, à l’initiative du Comité d’histoire des sciences et d’épistémologie de l’Académie des Sciences. Ce colloque a eu pour objet de commémorer le 250e anniversaire de la première création d’une École vétérinaire, en 1761, à Lyon. Cette École, puis celle d’Alfort (créée en 1766), furent fondées par Claude Bourgelat pour lutter contre les maladies épidémiques « des bestiaux ». Ces maladies – que Bourgelat appellera « épizooties » – ravageaient alors l’élevage et étaient source de famine en Europe. Les présentations rappelleront les circonstances qui ont conduit à cette création durant le Siècle des Lumières, mettront en lumière les hommes impliqués, et évoqueront le chemin parcouru depuis, ainsi que les défis qui se posent encore de nos jours dans la lutte contre les épizooties.

Georges Pedro replacera la création des Écoles vétérinaires dans le contexte du Siècle des Lumières et de la doctrine physiocratique, qui fait de l’agriculture la base du développement économique. Il évoquera l’œuvre d’Henri-Léonard Bertin, un homme d’état qui fut l’un des artisans de la rénovation de l’agriculture. Bertin a été membre de l’Académie royale des sciences, qu’il présida en 1764 et 1770. Ami de Claude Bourgelat, son influence a été déterminante pour la création des écoles vétérinaires.

Christophe Degueurce replacera la création des premières écoles vétérinaires dans une perspective historique de la médecine animale et évoquera la personnalité de Claude Bourgelat, leur fondateur. Correspondant de l’Académie royale des sciences, ami de Jean d’Alembert, Bourgelat rédigea de nombreux articles de l’Encyclopédie et fut l’apôtre de la pathologie comparée. En ouvrant la voie à la création d’écoles vétérinaires en Europe, puis à travers le monde, Bourgelat fut à l’origine de la médecine et des sciences vétérinaires modernes.

François Vallat évoquera les épizooties de peste bovine qui sévirent en France au XVIIIe siècle. L’impact socioéconomique de la peste bovine dépassait alors celui des autres maladies « des bestiaux ». Pragmatisme et empirisme furent les seules armes pour tenter de juguler cette maladie. Félix Vicq d’Azyr, médecin et anatomiste, fut mandaté par l’Académie Royale des Sciences pour combattre l’épidémie qui sévit en 1774–1776 dans le sud-ouest de la France et tua environ 150 000 bovins.

Charles Pilet décrira l’évolution des idées sur la notion de contagion au XIXe siècle, des théories spontanéistes à l’avènement de la théorie des germes de Louis Pasteur. Les progrès réalisés durant les deux derniers siècles ont rendu possible le contrôle des épizooties par l’application stricte de règles de police sanitaire et leur prévention par des vaccinations. Des Professeurs des écoles vétérinaires et d’anciens élèves de ces écoles, membres de l’Académie des sciences ou de l’Académie de médecine, ont pris une part importante à ces progrès.

Joseph Domenech et Bernard Vallat rappelleront que les épizooties représentent encore un problème majeur, en particulier dans les pays en développement, par les pertes économiques, la pauvreté et la malnutrition qu’elles engendrent et par le danger que représentent, pour la santé humaine, les zoonoses transmissibles à l’homme. La prévention, le contrôle et l’éradication des épizooties majeures sont la raison d’être de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale), avec pour devise « Une Santé ». Cette institution a été fondée à Paris en 1924 par Emmanuel Leclainche, un vétérinaire français qui présida l’Académie des sciences.

Que les participants à ce colloque soient remerciés pour nous avoir permis de prendre conscience de l’importance de la création de la première école vétérinaire, en 1761, et du chemin parcouru depuis, au bénéfice de la santé de l’animal et de l’homme. Cette maladie dévastatrice a été la principale maladie épizootique ayant conduit à cette création. Il est remarquable que l’éradication globale de la peste bovine a été officiellement proclamée 250 ans après, en l’année 2011, par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE).

Introduction

“From the Age of Enlightenment and the creation of veterinary schools to nowadays: 250 years of fight against epizootic diseases” (Du Siècle des Lumières et de la création des Écoles vétérinaires à nos jours: 250 ans de lutte contre les épizooties) has been a conference organized on September 21, 2011 by the Académie des sciences in association with the Académie nationale de médecine, at the initiative of the Committee of History of Science and Epistemology of the Académie des sciences. The purpose was to commemorate the 250th anniversary of the creation of the first veterinary school in the world by 1761, at Lyon, France. The Lyon veterinary school and that of Alfort (created in 1766) were established by Claude Bourgelat to fight the epidemic diseases of livestock. Called epizootic diseases by Bourgelat, they devastated stockbreeding and caused starvation in Europe. Presentations will describe the circumstances that led to the creation of veterinary schools, pay a tribute to the men involved, and stress the advances made since then, but also current challenges in the fight against epizootic diseases.

Georges Pédro will set the creation of veterinary schools in the context of the Age of Enlightenment and of the emergence of the physiocratic theory, which places agriculture as the basis of economic development. He will summarize the accomplishments of Henri-Léonard Bertin, a French statesman, who played a major role in the renovation of agriculture. Bertin was a member of the Académie royale des sciences that he chaired in 1764 and 1770. As a friend of Claude Bourgelat, his influence was crucial for the creation of veterinary schools.

Christophe Degueurce will present the creation of veterinary schools in the historical perspective of animal medicine and introduce their founder, Claude Bourgelat. Corresponding member of the Académie royale des sciences and a friend of Jean d’Alembert, Bourgelat wrote numerous articles of the Encyclopédie and was an advocate of comparative pathology. In paving the way to the creation of veterinary schools throughout Europe, then worldwide, Claude Bourgelat was the founder of modern veterinary medicine and sciences.

François Vallat will describe the outbreaks of rinderpest in France in the 18th century. Rinderpest was ahead of all other livestock diseases because of its socioeconomic impact. Pragmatism and empiricism were the only weapons to fight the disease. Félix Vicq d’Azyr, a French physician and anatomist, was appointed by the Académie royale des sciences to fight the 1774–1776 outbreak that killed about 150,000 cattle in south-western France.

Charles Pilet will summarize the evolution of the understanding of contagiousness in the 19th century, from the spontaneous generation principle to the germ theory of Louis Pasteur. Advances made along the 19th and 20th centuries made it possible to control epizootic diseases by establishing animal health policies and promoting prophylactic vaccinations. A number of professors or former students of the French veterinary schools, who became members of the Académie des sciences or the Académie de médecine, were involved in this progress.

Joseph Domenech and Bernard Vallat will remind us that epizootic diseases are still a major problem, especially in developing countries. They generate economic losses, poverty and malnutrition. Infectious diseases transmittable from animals to humans (zoonoses) represent a threat for human health. The prevention, control and eradication of the major epizootic diseases are the raison d’être of the OIE-World Organization for Animal Health, with “One Health” as a slogan. Emmanuel Leclainche, a French veterinarian, former president of the Académie des sciences, established OIE in Paris, in 1924.

We are grateful to our colleagues for their beautiful presentations that made us aware how important has been the creation of the first veterinary school in 1761 and stressed the advances acquired since then for the benefit of animal and human health. Rinderpest was the main epizootic disease that motivated this creation. Noteworthy, the global eradication of this deadly cattle disease was officially announced 250 years later, in 2011, by the United Nations Food and Agricultural Organization (FAO) and the World Organization for Animal Health (OIE).

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.


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