Même si le rôle principal de l’Académie des sciences est l’approfondissement des connaissances, elle ne saurait ignorer les préoccupations de l’actualité, dès lors qu’elle peut y apporter une réflexion fondée sur des bases scientifiques solides. Les événements de septembre 2001 aux États-Unis, ceux, plus anciens, de Tokyo, font naître le besoin d’une telle réflexion la plus large possible, approfondie, coordonnée, ouverte au public. Tel est le but du cycle de conférences-débats sur les risques bactériologiques, chimiques et nucléaires, organisés par l’Inter-section des applications des sciences à la demande du bureau de l’Académie des sciences.
La première de ces conférences-débats a eu lieu le 17 décembre 2001 à l’Académie, sous la présidence d’Étienne-Émile Baulieu et d’Henri Korn. Elle portait sur les risques bactériologiques et réunissait les meilleurs spécialistes de notre pays dans ce domaine. Les exposés étaient organisés en deux parties. La première, intitulée Étude analytique des agents pathogènes, a permis d’entendre Patrick Berche (la variole), Élisabeth Carniel (la peste), Vincent Deubel (les arbovirus) et Michel Robert Popoff (le botulisme). La seconde partie, intitulée Étude synthétique transversale, a été marquée par les présentations de Patrick Binder (risques et menaces), Patrick Grimont (repérage des souches), Jean-Paul Levy (prévention vaccinale) et François Bricaire (prise en charge médicale). Chaque partie fut suivie d’un débat très animé stimulé par un public particulièrement attentif.
L’intérêt suscité par ces présentations et ces débats a paru mériter leur publication. Jean Rosa a bien voulu accepter de les réunir en un numéro thématique des Comptes rendus Biologies. Qu’il en soit remercié, de même que je remercie les orateurs d’avoir bien voulu mettre par écrit leurs présentations dans les délais les plus brefs. À leurs contributions, qui forment l’essentiel de ce numéro interdisciplinaire, nous avons joint les débats, malgré les difficultés que posait la transcription des enregistrements. Comme il n’a pas été possible d’identifier précisément tous les intervenants, il a paru préférable de n’en citer aucun, exception faite pour les orateurs chargés de répondre aux questions.
Ce numéro s’adresse principalement à la communauté scientifique. En raison de l’importance du sujet traité, il peut intéresser aussi le grand public, les responsables politiques, les médias. C’est pourquoi les textes ont été composés afin d’être accessibles à des lecteurs non avertis, mais désireux de prendre la mesure exacte des risques auxquels expose cette nouvelle forme de menace qu’est le bioterrorisme.
Even if the main role of the French Academy of Sciences is the expansion of knowledge, it cannot ignore current concerns, the moment it can bring a reflection built on a solid scientific base. The events of September 2001 in the USA, and those of Tokyo, although further in the past, have shown the need for such a deliberation as wide as possible, carried out thoroughly, coordinated, and open to the public. Here lies the aim of the cycle of conference-debates on bacteriological, chemical, and nuclear risks, organised by the ‘Inter-section’ for the Application of Sciences at the request of the Bureau of the Academy of Sciences.
The first of these conference-debates took place on 17 December 2001 at the Academy, under the chairmanship of Étienne-Émile Baulieu and Henri Korn. It was about bacteriological risks and gathered together the best French specialists in this field. The presentations were organised into two parts. The first, entitled ‘Analytical Study of Pathogenic Agents’, gave platform to Patrick Berche (smallpox), Élisabeth Carniel (plague), Vincent Deubel (arboviruses), and Michel Robert Popoff (botulism). The second, ‘Transversal Synthetic Study’, was marked by lectures from Patrick Binder (risks and threats), Patrick Grimont (strain detection and tracing), Jean-Paul Levy (vaccinal prevention), and François Bricaire (medical care). Each part was followed by a very lively debate, stimulated by a particularly attentive audience.
The interest created by these presentations and debates seemed to deserve a publication. Jean Rosa was kind enough to accept the task of collecting articles in a thematic issue of Comptes rendus Biologies. He is thanked for this, and at the same time I thank the speakers for having put their presentations in writing with only a short delay. Over and above their contributions, which constitute the major part of this interdisciplinary issue, we have added the debates, in spite of the difficulties attached to the transcription of recordings. As it was not possible to identify precisely all the questioners, it seemed to us preferable not to cite anyone, with the exception of the answering speaker.
This issue is mainly intended for the scientific community. Due to the importance of the topic considered, it could, however, interest a more general public, political leaders, the media. This is the reason why the articles have been written so as to be approachable by readers who, although less-specialised, wish to measure exactly the risks of this new threat that is bioterrorism.