Fernand Gallais est mort à Toulouse le 18 février 2002, à l’âge de 93 ans. Docteur en pharmacie (Paris, 1934) et ès sciences physiques (Paris, 1938), maître de conférence (1943), puis professeur (1951) à la faculté des sciences de Toulouse, il fut dès 1950 directeur de l’institut de chimie de Toulouse, créé par Paul Sabatier (prix Nobel de chimie, 1912), institut qui devint en 1953 l’École nationale supérieure de chimie de Toulouse. Il fut élu correspondant (1966), puis membre non résident (1973) de l’Académie des sciences.
Une rapide analyse statistique de la liste de publications de Fernand Gallais permet d’établir qu’environ la moitié de celles-ci (soit 77) parurent dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences. C’est dire l’attachement qu’il avait pour ce journal.
Le thème fondamental des recherches de Fernand Gallais est demeuré la chimie de coordination, l’effet Faraday (la mesure du pouvoir rotatoire magnétique) étant la méthode physique qu’il utilisa le plus. À ce double titre, il est intéressant de relever le caractère précurseur de l’une de ses toutes premières publications (la dixième dans l’ordre chronologique) : Sur le pouvoir rotatoire magnétique et la dispersion des mercuri-tétraiodures alcalins, C. R. Acad. Sci. Paris 202 (1936) 129.
Son œuvre maîtresse fut l’établissement d’une systématique de rotation magnétique. Paradoxalement, ce sont les écarts à cette systématique qui l’ont conduit à montrer que cette technique était un outil de choix (i) pour l’étude des liaisons multiples, les systèmes conjugués et l’aromaticité (on peut citer, entre autres, Traduction magnéto-optique de la conjugaison en série aliphatique, C. R. Acad. Sci. Paris 253 (1961) 1935), et (ii) pour la détection et l’étude des liaisons de coordination (par exemple, Propriétés magnéto-optiques de quelques complexes du groupe des métaux carbonyles, C. R. Acad. Sci. Paris 264 (1967) 1.
Ces travaux, bien évidemment, peuvent paraître aujourd’hui démodés. En réalité, ils ont posé les fondements d’une réflexion qui mena au développement, que l’on a pu observer par la suite et en particulier dans son laboratoire de chimie de coordination de Toulouse, des applications de cette discipline en chimie fine et catalyse, en matériaux et en bio-inorganique. Un exemple significatif de ce développement et de l’activité scientifique que Fernand Gallais maintint toujours, est le très bel article qu’il rédigea en collaboration avec Jacques Friedel : Un nouveau type de supraconducteur moléculaire, TTF[Ni(dmit)2]2, La vie des sciences, C. R. Acad. Sci. Paris, série générale 3 (1986) 181.
Fernand Gallais died in Toulouse (France) on 18 February 2002. He was 93. A PhD in Pharmacy (Paris, 1934) and in Physical Sciences (Paris, 1938), ‘Maître de conférences’ (1943), then Professor (1951) at the Faculty of Sciences of Toulouse, he was appointed as early as 1950 Director of the Institute of Chemistry of Toulouse, founded by Paul Sabatier (Nobel Prize in Chemistry, 1912), the Institute that in 1953 became the ‘École nationale supérieure de chimie de Toulouse’. He was elected Correspondent, then non-resident Member (1973) of the French Academy of Sciences.
A rapid statistic insight into Fernand Gallais’ publication list shows that about a half of these (i.e. 77) were published in the Comptes rendus de l’Académie des sciences. This underlines the attachment he felt for this journal.
The fundamental theme of Fernand Gallais’ researches remained Coordination Chemistry, the Faraday effect (measurement of the magnetic rotary power) being the physical method he used the most. Thus, it is interesting to note the precursor character of one of his very first articles (the tenth in chronological order): Sur le pouvoir rotatoire magnétique et la dispersion des mercuri-tétraiodures alcalins, C. R. Acad. Sci. Paris 202 (1936) 129.
His major work was the establishment of a systematic classification of magnetic rotation. Paradoxically, discrepancies to this led him to show that this technique was a high-grade tool (i) for studying multiple bounds, conjugated systems and aromaticity (one can cite, among others, Traduction magnéto-optique de la conjugaison en série aliphatique, C. R. Acad. Sci. Paris 253 (1961) 1935), and (ii) for the detection and study of the co-ordination bounds (for example, Propriétés magnéto-optiques de quelques complexes du groupe des métaux carbonyles, C. R. Acad. Sci. Paris 264 (1967) 1).
These works may, of course, seem old-fashioned today. In fact, they laid the foundations of a thought process that led to the development – which was observable later on, particularly in his ‘Laboratoire de chimie de coordination’ in Toulouse – of the applications of this field in Fine Chemistry and Catalysis, in Material Sciences and in Bio-Organics. A significant example of this development and of the scientific activity that Fernand Gallais always pursued, is the excellent article he wrote with Jacques Friedel: Un nouveau type de supraconducteur moléculaire, TTF[Ni(dmit)2]2, La vie des sciences, C. R. Acad. Sci. Paris, série générale 3 (1986) 181.